Feldenkrais, c’est pour qui ?
« Notre capacité à nous rétablir est notre plus grande qualité. » Moshé Feldenkrais
Pour tout le monde, sans limite d’âge, quelle que soit votre condition physique.
- Pour améliorer ses mouvements dans le cadre d’une profession… de problématiques liées au squelette, de douleurs restreignant votre mobilité…
- Pour développer la conscience corporelle, la présence, la richesse de ses sensations, dans sa vie, dans sa pratique artistique.
- Aux personnes accidentées de la vie, contraintes par une mobilité réduite, des douleurs chroniques, ou encore des troubles neurologiques (SEP, Parkinson, maladie de Charcot) ayant besoin d’optimiser leur potentiel de mouvement, pour les aider à cohabiter avec la maladie.
- Aux personnes porteuses d’un trauma psychique et/ou physique, accompagnées par ailleurs sur le plan thérapeutique, qui ont besoin d’intégrer leur trauma et de retrouver leur intégrité.
- Aux adolescents, pour des problématiques liées à leur croissance, à la relation au corps et à ses changements.
- Aux enfants à besoins spécifiques, qui ont besoin d’être soutenus dans leur développement moteur
.Les séances collectives permettent à tout un chacun d’explorer, en groupe, un large répertoire de mouvement pour apprendre à bouger sans effort, augmenter leur potentiel de mobilité, et retrouver plaisir et curiosité dans leur vie quotidienne.
Qu’est-ce que c’est?
La méthode Feldenkrais s’adresse à notre sens du mouvement. C’est grâce à lui que, bébés, nous avons découvert, après avoir emprunté une foule de chemins de traverses, la marche, et la vie debout sur nos pieds. C’est grâce à lui que l’on peut, à l’âge adulte, changer ses habitudes et améliorer ses mouvements.
Notre personnalité, notre psychisme, notre physiologie, sont reliés à cette intelligence sensori-motrice de base.
Nous sommes des êtres très adaptables, et notre équilibre est à la fois instable et dynamique, souple, et vertical. Développer notre attention à nos mouvements, à nos appuis, à notre mobilité, c’est découvrir que cet équilibre changeant et impermanent, est pourtant régi par des lois permanentes. C’est accéder à des ressources précieuses pour développer notre attention et notre intériorité, faire moins d’effort, trouver sécurité, stabilité, efficacité et souplesse, dans nos mouvements et toutes nos actions.
La méthode Feldenkrais est une pleine Conscience du mouvement : elle nous donne à sentir, concrètement, la puissance dynamique, de notre UNITÉ.
Comment ça marche ?
« La santé, c’est la capacité à se remettre d’un choc. » Moshé Feldenkrais.
La Méthode Feldenkrais est en son essence, ludique et pédagogique. Elle se fonde sur la capacité d’apprentissage humain.
Au service de l’autonomie en matière de soin et de confiance en soi, elle nous offre un contexte pour développer un dialogue permanent avec le Corps, dans la réalité physique, concrète, et terrestre. Elle amène plus de confiance en nos ressources d’humains, et nous aide à réaliser à notre potentiel.
Un de ses aspects centraux est le processus de prise de conscience : en bougeant et en développant la capacité à me sentir en même temps que je bouge, je deviens témoin de ma propre expérience. De témoin, je deviens sujet : j’incarne cet espace d’où je peux observer des processus qui se passent en moi : sentir, ressentir, évaluer, choisir, recevoir du feed-back de ce que j’expérimente, en un mot : explorer des possibilités. Je découvre que j’ai le pouvoir de modifier la qualité de mon expérience.
Le jeu, le plaisir, la curiosité, jouent un rôle central dans ces explorations.
Est-ce que je bouge avec plaisir ? Nombre d’entre nous sommes contraints, limités, ou volontaires, dans nos mouvements. L’adulte a développé des habitudes corporelles. Il ne sait pas comment il fait les choses, enfermé dans une seule façon de faire. Il a recours à sa puissance musculaire, pour compenser une image de lui-même défaillante, quand sa force réside dans une image de lui-même plus complète, articulée et reliée au sol. Pour s’en donner une idée, observer les bébés, leur joie profonde dans l’exploration de leur mobilité et la découverte de leur autonomie, qui est aussi la découverte de leur pouvoir d’agir en ce monde.
En nous inspirant de cette attitude qui est celle de l’enfant, le Feldenkrais nous invite à être curieux de la façon dont on fait les choses, et ce que cela nous fait, dedans, sur le plan mental et émotionnel. Revenir à la sensation… et réaliser qu’il est toujours possible de faire les choses de différentes façons, que le mouvement est une source intense de plaisir, non seulement dans les sensations qu’il procure, mais dans la possibilité qu’il nous offre de raffiner nos gestes tout en les ressentant plus efficaces.
« Le mouvement c’est la vie. La vie est un processus. Améliorer la qualité du processus améliore la qualité de la vie elle-même.» Moshé Feldenkrais.
Mouvement, attention, et sensation, sont trois composantes majeures de l’activité neurologique. Quand je bouge, et que, prêtant attention à ce que le mouvement éveille en moi, je perçois des sensations, mon cerveau « s’allume ». Des nouvelles connexions s’établissent. Le processus d’apprentissage entre en oeuvre. Ce qui se joue, de façon large, c’est une modification de « l’image dynamique de soi-même ».
je bouge = je sens = JE SUIS (vivant.e)
Le sens du mouvement, que l’on appelle aussi intelligence kinesthésique, a joué un rôle central dans l’image que nous avons construite de nous-mêmes au début de notre existence. Elle est reliée à toutes nos expériences (les agréables comme les douloureuses).
Si l’on observe les humains au début de la vie, alors qu’ils n’ont pas encore développé la maitrise de leurs mouvements, on les voit engagés dans un dialogue intense avec la Gravité…Que font-ils ? Ils sont en immersion dans l’exploration de leur motricité, ici et maintenant. Quand un bébé explore une nouvelle capacité comme le retournement du dos au ventre, ou l’appui de son talon au sol, ou la possibilité de lever sa tête en poussant sur ses bras, en même temps : il joue, il se repose, il partage sa joie ou sa frustration avec celui ou celle qui se trouve là pour garantir sa sécurité affective. C’est tout cela, être en mouvement. Quelque chose de fondamental se construit en lui qui pourrait être tout à la fois :
- l’acquisition progressive de la fonction « marcher »
- la capacité à se mettre en mouvement et à traverser une expérience, depuis l’apprentissage de sa corporéité vivante et animée
- la réalisation d’un potentiel de mouvement et d’action qu’il va enrichir, raffiner, complexifier, tout au long de sa vie, au gré de ses expériences…
Et pourtant… il n’a pas besoin de savoir que toutes ses explorations sont reliées à des processus neurologiques essentiels à la suite de son existence. Ou qu’il est une Conscience en train de s’incarner. En train de jouer avec les lois terrestres.
Il a juste besoin de le vivre !
Vivre une séance Feldenkrais peut changer une vie. C’est ce qui m’est arrivé. Lorsque j’ai vécu ma première expérience de Feldenkrais, j’étais à l’époque perturbée par d’importants désordres dans ma façon de vivre mon intimité. Difficultés majeures à trouver ancrage et sécurité dans mon quotidien. Déconnectée de moi-même, de mes sensations physiques, avec une grande puissance mentale à la hauteur de mes manques affectifs et de mes handicaps pour les besoins les plus basiques (dormir, se nourrir, se relier), je portais une souffrance ancienne, archaïque que je qualifierais ainsi : un IMMENSE BESOIN DE RESPECT. C’est-à-dire, d’intégrité. Cette première expérience (collective) m’a littéralement transcendée. En apparence, rien d’extraordinaire : il s’agissait entre autres, de rouler lentement la tête d’un côté à l’autre. Sauf que moi, intérieurement, je n’avais jamais ressenti auparavant, une telle intimité avec moi-même, et ceci sans même que quelqu’un ne me touche ! Ce jour-là, j’ai découvert le temps. J’ai découvert l’espace. Par l’exploration lente de mouvements tout simples, je me suis sentie vivante. Incarnée. Tout est (re)devenu possible… Au présent de la sensation de moi-même en train de bouger, une nouvelle conscience a commencé d’émerger; le début d’un chemin : celui du sentir, celui d’être HUMAIN.
Parce que le mouvement sous-tend toutes nos expériences de vie, quand nous autres adultes sommes perdus, accidentés, violentés par des situations vécues dans nos corps, nos cœurs, et nos âmes, quand nous avons le sentiment de perdre pied, d’être disloqués, ou tout simplement, d’être coupés d’une partie de nos ressources internes, il est temps de revenir à ce qui fonde note unité.
« Ce que je recherche, ce ne sont pas des corps souples, ce sont des cerveaux souples. C’est restaurer en chacun, la dignité humaine. » Moshé Feldenkrais.
En savoir plus :
Feldenkrais en pratique
Les racines spirituelles du Feldenkrais
Biographie de Moshé Feldenkrais